Page:Bru - De l’indigestion chez les grands ruminants.djvu/15

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dans le feuillet. Si des bols étaient trop volumineux, il y aurait, comme dans la première déglutition, écartement des lèvres de cette gouttière et chute dans le rumen. Un fait semblable se produit dans la déglutition des liquides : si ceux-ci sont avalés à grandes gorgées, la plus grande partie tombe dans le rumen, tandis que s’ils sont avalés lentement ils se rendent directement dans le feuillet et la caillette. Nous tirerons de ce fait physiologique des indications importantes pour l’administration des breuvages.

Les matières demi-fluides arrivant dans le feuillet se répandent entre les lames muqueuses de cet organe et cheminent vers l’ouverture de la caillette par un mouvement lent et continu qui paraît produit par une force à tergo. Mais lorsque la rumination est suspendue et que, conséquemment, le feuillet cesse de recevoir de nouvelles matières, celles qui sont interposées entre ses lames s’y immobilisent et ne tardent pas à s’y dessécher. Les parois de cet organe les expriment, en effet, en les resserrant, des liquides qui leur étaient associés, ou enlèvent encore ces liquides par absorption, de sorte qu’en résultat dernier le feuillet ne renferme plus que des matières alimentaires disposées en tablettes dures et résistantes. Dans cet état de presque obstruction et d’inertie consécutive du feuillet, les substances alimentaires n’arrivent plus que très difficilement dans la caillette, de sorte que le rumen, ne pouvant plus se débarrasser des matières qu’il reçoit, cesse ses fonctions jusqu’à ce que les voies alimentaires soient de nouveau rendues libres.

Les matières alimentaires quittant le feuillet pour tomber dans la caillette ont subi des préparations physiques si