Page:Bru - De l’indigestion chez les grands ruminants.djvu/45

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terme fatal. L’on doit, dans ce cas, offrir au plus vite une issue aux gaz emprisonnés dans la panse par une ponction faite dans le flanc gauche. Aussitôt cette ponction pratiquée, les gaz s’échappent avec violence entraînant parfois avec eux des parcelles de fourrages, et l’animal ainsi débarrassé de la masse qui comprimait son poumon reprend la liberté de sa respiration et revient soudainement à la vie.

La ponction du rumen est donc, de tous les moyens propres à prévenir les conséquences du météorisme, celui qui est le plus prompt à agir et le plus certain dans ses effets, soit qu’on pratique cette ponction à l’aide d’un trocart, soit qu’on l’exécute au moyen d’un couteau, d’un bistouri ou d’un instrument acéré quelconque. Cette opération étant en outre peu dangereuse, on ne doit pas hésiter à la pratiquer dans tous les cas où il y a menace d’asphyxie.

Pour effectuer cette ponction du rumen on doit autant que possible enfoncer l’instrument dans un point central du flanc, c’est-à-dire à égale distance des côtes, des apophyses transverses et de l’angle de la hanche. Mais quand il y a tympanite, les points de repère ne sont plus visibles, et le lieu d’élection est alors indiqué par le point le plus culminant du flanc soulevé.

Si l’on se sert du trocart, il est bon, à moins que l’asphyxie soit menaçante, de faciliter son introduction par une incision préalable faite à la peau au moyen de la flamme. Sans cette précaution, on court le risque de l’enfoncer vers des régions qui doivent être respectées ; du côté du rein gauche par exemple. Au lieu de faire pénétrer l’instrument