Page:Bru - De la gourme des solipèdes.djvu/32

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laire leur donne un aspect irrégulièrement bosselé. Ces centres flegmoneux deviennent le point de départ d’une multitude de cordes qui accusent l’inflammation des vaisseaux lymphatiques et qui, se dessinant en relief le long des lèvres et du bord inférieur des maxillaires, sur les fausses narines, à la surface du chanfrein, peuvent faire croire au développement du farcin. Cette ressemblance devient plus frappante encore, lorsqu’avec les progrès de la maladie les flegmons formés dans les lèvres se sont convertis en abcès dont la matière se fait jour au dehors par des ouvertures qui prennent facilement le caractère ulcéreux.

Quelquefois en même temps se produisent à la peau dans les lymphatiques et dans le tissu cellulaire sous-cutané ces phénomènes d’inflammation et d’ulcération ; la membrane pituitaire, siège elle-même d’une phlogose très-intense, se couvre de vésicules qui d’abord remplies d’une sérosité limpide ne tardent pas ensuite à devenir lactescentes, puis enfin à se flétrir, en laissant à leur place une plaie superficielle, de forme circulaire, dont l’aspect peut dans le principe, à un examen superficiel, être jusqu’à un certain point confondu avec celui du chancre qui succède à la pustule morveuse.

La gourme maligne, comme la gourme bénigne, peut se compliquer de l’éruption pustuleuse caractéristique du horse-pox.

L’engorgement des vaisseaux et des ganglions lymphatiques de la face se distingue du farcin véritable, par le volume et les dimensions des