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Page:Bruhat - Les Étoiles, 1939.djvu/14

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les étoiles

étoiles d’une même constellation en les désignant par des lettres grecques, les premières lettres de l’alphabet correspondant aux étoiles les plus brillantes. Les progrès de l’Astronomie ont épuisé depuis longtemps dans chaque constellation la série des lettres grecques, et ont même fait renoncer à donner aux étoiles faibles d’autres dénominations que les numéros qu’elles portent dans les catalogues.

Les catalogues d’étoiles. — La nécessité de réunir en un catalogue les données d’observation s’est fait sentir dès le début des études d’Astronomie sidérale : ce n’est que par comparaison avec les coordonnées — ascension droite et déclinaison — et avec les mesures d’éclat rassemblées dans un catalogue décrivant le Ciel à une époque donnée que l’on peut observer les mouvements ultérieurs et les variations d’éclat des étoiles.

Nous possédons quelques listes d’étoiles remontant à l’époque babylonienne, et l’on admet que les plus anciennes mesures de différences d’ascensions droites qui nous soient parvenues datent d’environ 2 500 ans avant Jésus-Christ. Mais le premier véritable catalogue qui ait été composé est sans doute celui d’Hipparque (127 avant Jésus-Christ) ; il ne nous est pas parvenu, et le plus ancien catalogue que nous possédions est l’Almageste de Ptolémée (137 après Jésus-Christ) qui contient 1 028 étoiles. On a longtemps cru que ce n’était qu’une transcription du catalogue d’Hipparque, on pense plutôt aujourd’hui que le catalogue de Ptolémée donne ses propres observations. En tout cas, il paraît certain que c’est Ptolémée qui a introduit la classification des étoiles visibles suivant leur éclat en 6 classes de grandeur, les étoiles les plus brillantes étant dites de première grandeur, et les dernières étoiles visibles à l’œil nu étant dites de sixième grandeur.

Les catalogues établis par les auteurs arabes à l’époque du Moyen âge et le catalogue dressé par Tycho-Brahé en 1594 ne contiennent, comme l’Almageste, qu’environ un millier d’étoiles. C’est l’invention des lunettes, vers 1608, qui vint augmenter le nombre d’étoiles connues : dès 1610, Galilée distingue déjà 6 classes d’étoiles télescopiques, de la 7e à la 12e grandeur. Mais ce n’est qu’au xviiie siècle que se développe réellement l’usage