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Page:Bruhat - Les Étoiles, 1939.djvu/33

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la photométrie stellaire

réparties dans tout le Ciel, et environ 37 000 étoiles de magnitude inférieure à 8,5.

Précision des mesures visuelles. — L’œil ne peut affirmer avec sécurité l’existence d’une différence d’aspect entre deux images stellaires que si la différence de magnitude est de l’ordre de 0,2 : c’est là l’erreur possible, pour un observateur exercé, d’une mesure individuelle. Le résultat d’une mesure photométrique résulte toujours de la moyenne d’un certain nombre de pointés ; le calcul de cette moyenne fournit un nombre que l’on donne généralement en conservant le chiffre des centièmes, mais c’est là une précision illusoire, parce que sans rapport avec la précision effective d’un pointé : l’erreur probable de la moyenne est généralement de l’ordre de 0,1, et ce n’est que dans les cas les plus favorables qu’elle peut s’abaisser à 0,05. Cet ordre de grandeur de l’erreur probable est bien confirmé par l’examen des différences des magnitudes données pour une même étoile dans les deux catalogues fondamentaux de Potsdam et d’Harvard : une fois corrigée une différence systématique de 0,16 tenant à une différence dans les origines adoptées, les différences accidentelles qui subsistent atteignent et dépassent souvent ±0,1.

C’est d’ailleurs là un résultat très remarquable, étant données les multiples erreurs qui peuvent s’ajouter à l’incertitude des pointés. Nous avons déjà signalé la nécessité de tenir compte de l’absorption atmosphérique ; nous y ajouterons la difficulté de comparer les éclats de deux étoiles lorsqu’elles ne sont pas de la même couleur ; on peut même se demander si cette comparaison a un sens précis, car deux points lumineux de couleurs différentes qui paraissent également lumineux cessent de le paraître lorsqu’on les affaiblit également (phénomène de Purkinje-Gallissot).

Photomètres à plages. — Une différence de magnitudes de 0,1 correspond, d’après la formule de Pogson, à un rapport d’éclats de 1,10 : la précision des pointés en photométrie stellaire n’est guère que 10 p. 100, alors que les photomètres de laboratoire, dans lesquels l’œil compare l’éclairement de plages contiguës au lieu de comparer l’éclat apparent de points lumineux voisins,