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Page:Bruhat - Les Étoiles, 1939.djvu/45

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la photométrie stellaire

Radiométrie

Principe des mesures radiométriques. — L’estimation visuelle ou photographique des magnitudes d’étoiles de couleurs différentes présente toujours un certain caractère d’arbitraire ; la seule façon naturelle d’estimer le rapport de deux flux ne contenant pas les mêmes radiations est de mesurer le rapport des énergies qu’ils transportent. Il suffit pour cela de les recevoir sur un récepteur qui les absorbe totalement et de mesurer le rapport des quantités de chaleur qui y apparaissent. La réalisation de telles mesures présente une très grande importance au point de vue de la détermination de la température des étoiles : les lois théoriques du rayonnement donnent en effet la valeur de l’énergie rayonnée en fonction de la température, et les mesures d’énergie reçue permettent de calculer la température de la source. D’autre part, une grande partie du rayonnement des étoiles les moins chaudes est constituée par des radiations infrarouges, et les récepteurs thermiques sont aujourd’hui les seuls récepteurs sensibles aux radiations de longueur d’onde supérieure à 12 000 angströms.

Le récepteur thermique le plus sensible semble être actuellement la pile thermo-électrique ; elle doit être formée de fils très fins pour avoir une capacité calorifique faible et s’échauffer assez rapidement ; elle doit être placée dans le vide, pour éviter son refroidissement par convexion. Les radiations infra-rouges envoyées par l’étoile doivent parvenir jusqu’à la pile, sur laquelle l’objectif forme l’image de l’étoile : il faut employer un télescope à miroir, car les lentilles de crown des objectifs des lunettes absorbent ces radiations ; il faut d’autre part munir l’ampoule qui contient la pile dans le vide d’une fenêtre de fluorine, transparente à ces radiations.

La mesure de l’énergie rayonnée par une étoile est très délicate, car l’énergie que l’on peut recevoir, même sur un miroir à grande ouverture, est très faible. On est pourtant arrivé, avec le grand télescope de 2 m 50 du Mont-Wilson et avec un galvanomètre extrêmement sensible, à pousser les mesures jusqu’à la magnitude m = 5 ; nous donnerons une idée de l’énergie ainsi