simplement en disposant cette fente parallèlement à la direction du mouvement diurne, et en déréglant légèrement la vitesse d’entraînement de la lunette. Il faut assurer le guidage de l’instrument ; parmi les procédés employés, nous n’indiquerons que celui qui est représenté schématiquement sur la figure 10 : le viseur V permet d’observer l’image de l’étoile par réflexion sur la première face du prisme et de la maintenir sur la fente.
Les spectrographes les plus puissants comportent généralement 3 prismes, d’angle réfringent voisin de 60°, ce qui donne (fig. 10) une déviation voisine de 180° ; l’appareil a une forme assez ramassée, et sa rigidité peut être assurée assez facilement. C’est ainsi que le spectrographe Bruce de l’observatoire Yerkes, qui se monte sur la grande lunette de cet observatoire, comporte 3 prismes dont les arêtes ont 57 mm de hauteur et les faces 125 mm de large. Son objectif collimateur O1 a 96 cm de foyer ; c’est la distance focale pour laquelle le faisceau parallèle qu’il donne, à partir du faisceau fourni par la lunette, couvre exactement la face d’entrée du premier prisme. Ce spectrographe peut être muni de l’une ou l’autre de deux chambres photographiques, dont les objectifs O2 ont respectivement 61 et 45 cm de distance focale : l’objectif à plus long foyer donne un spectre plus étendu, où les raies sont plus séparées ; l’objectif à plus court foyer donne un spectre moins dispersé, mais plus lumineux, puisque la lumière est répartie sur une moins grande surface de la plaque photographique.
Le spectrographe de l’observatoire de Victoria (Canada), qui se monte sur le télescope d’ouverture o = 1 m 80 de cet observatoire, contient aussi 3 prismes, mais on peut en retirer 1 ou 2, pour prendre des clichés à plus faible dispersion. Il comporte à chambres photographiques, de distances focales 96, 71 et 38 cm, et le montage permet facilement d’amener l’une quelconque d’entre elles dans la direction des rayons réfractés. Avec les 3 prismes et la chambre de 96 cm, la dispersion atteint 7 angströms par millimètre aux environs de 4 300 angströms.
Spectrographes spéciaux. — On peut obtenir une dispersion plus grande qu’avec les prismes en employant un réseau comme organe dispersif. Mais les spectrographes à réseau sont beaucoup
