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les étoiles

dans le violet est de l’ordre de 45 angströms par millimètre. À l’observatoire de Meudon, on emploie couramment une chambre prismatique dont le prisme d’angle réfringent égal à 60°, a 112 mm de hauteur et 192 mm de base ; le faisceau qu’il fournit est reçu par un objectif formé de 4 lentilles, dont l’ouverture est 108 mm et la distance focale 300 mm. Le spectre est pratiquement plan, à 0,15 mm près, de 8 000 à 3 500 angströms, et la dispersion, vers 3 900 angströms, est de 48 angströms par millimètre. L’appareil est porté par une table équatoriale (pl. III), et une lunette, fixée sur la même table, permet d’assurer le guidage en visant l’astre même dont on photographie le spectre.

Dans la chambre prismatique, toutes les étoiles qui se trouvent dans le champ de l’instrument donnent simultanément leurs spectres (pl. IV). On peut ainsi obtenir plusieurs dizaines de spectres sur un même cliché et l’on conçoit que l’emploi d’un tel appareil était particulièrement indiqué pour l’établissement d’un catalogue étendu.

Notions générales sur la classification des raies spectrales

Spectres d’émission et spectres d’absorption. — Un gaz peut être amené à émettre de la lumière par excitation thermique ou par excitation électrique. Un sel de sodium placé dans la flamme d’un bec Bunsen donne à cette flamme une coloration jaune, due à la lumière émise par les atomes de sodium portés à la température de la flamme. De l’hydrogène, placé sous une pression de 1 mm de mercure dans un tube de verre et traversé par une décharge électrique, devient lumineux.

Dans l’un et l’autre cas, l’examen au spectroscope de la lumière émise montre qu’elle se compose d’un petit nombre de radiations monochromatiques : le spectre d’émission de la flamme de sodium ou celui de l’hydrogène sont des spectres de raies. Signalons pourtant dès maintenant que, dans certains cas, les gaz et les vapeurs peuvent donner un spectre d’émission continu dans certaines régions de longueurs d’onde.

Si l’on fait traverser une certaine épaisseur d’un gaz par un faisceau de lumière blanche, et si l’on analyse au spectroscope la