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Page:Bruhat - Les Étoiles, 1939.djvu/66

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les étoiles

électrons dans la molécule peuvent s’ajouter des variations de l’énergie cinétique de rotation de la molécule, ou de l’énergie d’oscillation des atomes à l’intérieur de la molécule. Le déplacement d’un électron d’une orbite à une autre qui, dans un atome, donne lieu à l’émission d’une seule raie, peut correspondre, dans une molécule, à l’émission d’une infinité de raies, formant un système de bandes.

Examiné avec une faible dispersion, un spectre de bandes présente, en émission, l’aspect d’une série de cannelures ou bandes lumineuses ; chaque bande a d’un côté une limite nette, qu’on appelle l’arête de la bande, et paraît dégradée de l’autre côté (pl. V, spectres M6 et N0). Quand on l’observe avec une dispersion suffisante on trouve toujours que chaque bande peut être résolue en un grand nombre de raies très fines, qui sont très serrées au voisinage de l’arête et vont en s’écartant l’une de l’autre à mesure qu’on s’en éloigne.

Les spectres de bandes observés en Astrophysique sont généralement des spectres d’absorption formés de bandes sombres résolubles en raies noires ; parmi les plus importants, nous citerons celui de l’oxyde de titane produit par le groupement Ti O, et ceux des hydrocarbures et du cyanogène, produits par les groupements CH et CN. Les bandes de Ti O ont leur arête du côté violet, et sont dégradées vers le rouge ; celles de CH et CN ont au contraire leur arête du côté rouge, et sont dégradées vers le violet.

Généralités sur les spectres stellaires

Production des raies stellaires. — Une étoile est formée par une immense masse de gaz à haute température, la température croissant d’ailleurs dans des proportions considérables de l’extérieur jusqu’au centre. Les gaz qui se trouvent au centre de l’étoile ont à supporter la pression exercée par tous ceux qui forment les parties extérieures, de sorte qu’au centre de l’étoile la pression atteint peut-être plusieurs milliards d’atmosphères.

Sous une telle pression, un gaz ressemble plus, par sa densité et ses autres propriétés physiques, à ce que nous appelons généralement un liquide qu’à ce que nous nous représentons comme