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Page:Bruhat - Les Étoiles, 1939.djvu/77

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les spectres des étoiles

duites par le groupement CH. Toutes ces bandes d’absorption ont leur arête du côté rouge et sont dégradées vers le violet, c’est-à-dire en sens opposé des bandes de l’oxyde de titane caractéristiques de la classe M.

Les longueurs d’onde des arêtes des bandes les plus visibles sont 5 635, 5 165 et 4 737 Å pour le spectre de Swan, 4 261, 3 883 et 3 590 Å pour le spectre du cyanogène ; ce dernier groupe de bandes, déjà intense dans les étoiles R0, passe par un maximum d’intensité dans les étoiles R5, et diminue ensuite assez rapidement pour disparaître dans les étoiles N3 ; il est remplacé dans les étoiles N par un autre groupe de bandes du cyanogène, situé dans la région de longueurs d’onde 4 500-4 600 angströms.

Les subdivisions décimales généralement adoptées à l’intérieur des classes R et N sont définies par la décroissance du spectre continu dans le violet plutôt que par l’intensité des bandes d’absorption. Dans les étoiles R0, la distribution de l’intensité du spectre continu est analogue à celle d’un spectre K0 et les raies H et K sont bien visibles ; puis, la température décroissant, la partie violette du spectre s’affaiblit : à partir de R5, la région de longueur d’onde inférieure à 4 240 Å est difficilement visible sur les clichés normalement exposés, et à partir de N5, le spectre ne dépasse guère la raie Hβ (4 861 Å). On arrive ainsi à des étoiles très rouges et très faibles qui ne peuvent être photographiées qu’avec les grands télescopes et sur des plaques panchromatiques.

Signalons qu’un certain nombre d’étoiles R et N — au moins une sur 5 — sont des variables à longue période, dont le spectre présente souvent des raies d’émission analogues à celles des spectres Me.

Étoiles S. — La classe S a été constituée en 1922 avec un petit nombre d’étoiles — une trentaine — que l’on rangeait jusque-là dans la classe M. La caractéristique de leur spectre est l’existence, de 4 620 à 4 660 angströms, d’une région de structure compliquée, contenant de nombreuses raies d’absorption et peut-être d’émission, parmi lesquelles on distingue 2 bandes de l’oxyde de zirconium dont les arêtes ont pour longueurs d’onde 4 620 et 4 637 angströms. On trouve d’ailleurs d’autres