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les étoiles

distingue à peine les raies H et K : la raie d’absorption la plus marquée est la raie 4 227 du calcium neutre.

Les classes A à K contiennent peu d’étoiles à raies brillantes : lorsqu’on l’examine avec une dispersion suffisante, le spectre de certaines étoiles, comme Arcturus (K0), α Aquarii (G0), montre des raies brillantes fines H2, K2 au milieu des raies d’absorption H et K, comme le spectre des facules du Soleil ; mais on ne peut pas dire que ce sont des étoiles à raies brillantes, pas plus qu’on ne peut dire que le Soleil est une étoile à raies brillantes. L’étoile Bételgeuse, de la classe M, présente le même phénomène ; mais on trouve aussi dans la classe M d’assez nombreuses étoiles — plusieurs centaines — dans le spectre desquelles au moins une des raies de l’hydrogène est brillante : ce sont ces étoiles dont on désigne le spectre par le symbole Me.

La classe M contient un grand nombre d’étoiles variables à longue période (cf. chap. VIII) ; presque toutes sont du type Me, et, inversement, toutes les étoiles Me sont des étoiles variables, telles par exemple que ο Ceti (p. 172). Les raies les plus brillantes y sont généralement les raies Hγ et Hδ de l’hydrogène, rarement la raie Hβ ; on observe aussi souvent en émission les raies ultraviolettes de la série de Balmer et des raies métalliques, en particulier des raies d’arc et des raies d’étincelle du fer, et même quelquefois la raie 4 686 de l’hélium.

Les variables Me sont évidemment des étoiles géantes à atmosphère très étendue ; mais on ne comprend pas comment peut y être excitée l’émission des raies de la série de Balmer : la température y est en effet certainement trop basse pour que le spectre continu puisse contenir, comme le spectre des étoiles B, les radiations ultra-violettes de courte longueur d’onde susceptibles d’ioniser les atomes d’hydrogène par effet photo-électrique (cf. p. 87).

Étoiles R et N. — Les étoiles R et N, ou étoiles carbonées, sont des étoiles faibles (7 seulement ont une magnitude inférieure à 6) dont le spectre est caractérisé par la présence des bandes de Swan, produites par la molécule C2 de carbone ; on y trouve également les bandes d’absorption du cyanogène, produites par le groupement CN, et les bandes dites des hydrocarbures, pro-