272 ŒDIPE
pareil discours, & de l’outrage que tu fais à la patrie ?
Vos malheurs arriveront assez tôt sans que je les révèle.
Et moi je veux apprendre ces malheurs de ta bouche.
Je ne parlerai point, dussiez-vous m’accabler de tout votre courroux.
Hé-bien, je suivrai les mouvemens de ma fureur. Je te déclare donc que tu parois à mes yeux le complice, ou même l’auteur de cet attentat. Si tu n’étois privé de la lumière des Cieux, je te croirois le seul capable de l’avoir accompli.
• J’entends : & moi je vous déclare
• La liberté du Prophète est justifiée par la colère d’Oedipe, & toute cette Scène est si adroitement conduite que Tirésias parle à découvert, & annonce au Roi toute sa destinée, sans qu’Oedipe doive le croire, puisqu’il a sujet de penser que tout ceci est l’effet de la colère & du complot Tirésias, d’autant plus qu’il se croit fils du Roi de Corinthe, & non de Laïus.