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Page:Brumoy - Le Théâtre des Grecs (1763) - Tome 1.djvu/367

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ACTE V. 343

du lit nuptial, s’arrache les cheveux, & s’enferme. Alors s'abandonnant toute entière à son désespoir, elle appelle l’ombre de Laïus son époux; elle lui reproche ce fruit de leur hymen, cet auteur de la mort d’un père: elle se reproche à elle-même un autre hymen, source de tant d’horreurs. Elle arrose de ses larmes cette couche où elle eut des époux de son époux, & des enfans de ses enfans: enfin elle meurt, & j’ignorois alors comment; car, tandis qu’elle expire, Oedipe survient en poussant d’effroyables gémissemens. Le désespoir du Roi ne nous permet pas de sçavoir la destinée de la Reine. Tous les yeux sont attachés sur Oedipe. Il exhale sa rage; il erre ça & là, • il demande des armes, il cherche Jocaste. Où est, dit-il, celle que j’appelois ma femme, & qui ne l’esl pas, cette mère, & de moi & de mes enfans, où s’est elle retirée ? il la cherche vainement. Nul de nous ne veut servir ses fureurs. Mais quelque noire Divinité sans doute l’a conduit à l’appartement de la Reine: il jette un horrible cri; & com-


• Les Grecs ne portoient point d’armes dans les villes.

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