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ACTE I. 431

dons pas qu’on sorte du Palais: conférons promptement. Au point où nous en sommes il n’est plus question de différer, il faut agir.

Oreste

O le plus cher de ceux qui sont attachés a ma fortune, que ces marques de votre tendesse me sont précieuses ! semblable à un généreux coursier, dont les années n’ont point ralenti l’ardeur, vous êtes le premier à nous animer par vos conseils & par votre exemple. Écoutez donc mes sentimens, & daignez me redresser, si je m’égare. Résolu de venger la mort de mon père, j’eus recours, vous le savez, a l’Oracle de Delphes. « Vengez-vous, me dit-il, mais sans bruit. Que l’adresse & le secret vous tiennent lieu d’armes & de troupes. » Telle fut la réponse d’Apollon. Sous les auspices de cet Oracle, allez, (à son Gouverneur,) saisissez le moment heureux quand il s’offrira; insinuez-vous dans ce Palais. Observez ce qui s’y passe, & venez nous en instruire. Votre âge avancé, & l’équipage où vous êtes, empêcheront sans doute que vous ne soyez reconnu ou suspect. Vous leur direz que vous êtes de la