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MUSIQUES D’HIER ET DE DEMAIN

à Prague, le 29 octobre 1787. On discuta sur l’authenticité des nombreuses éditions. — Car il y a autant de Don Juan que de grains de sable dans la mer. — On conseilla Fessai des décors tournants usités en Allemagne et qui, seuls, affirmait-on, permettent de jouer la pièce sous sa forme primitive, c’est-à-dire en deux actes. On rappela aux chefs d’orchestre que les récitatifs étaient originairement accompagnés au clavecin et que le texte de ces récitatifs, écrit par l’auteur, valait bien la version anonyme dont se servait l’Opéra à la dernière reprise. On batailla sur beaucoup d’autres points encore et, chose importante, cela n’empêcha pas les études de Don Juan de se poursuivre dans nos deux théâtres lyriques.

Ces discussions, pourtant, auront eu leur utilité. D’abord, elles montrèrent le souci passionné que la foule d’aujourd’hui a des chefs-d’œuvre, et c’est une indication que l’on ne saurait trop souvent et trop précieusement recueillir. Puis elles rendirent nécessaire une reconstitution aussi fidèle que possible de l’ouvrage en cause.

La vérité, c’est qu’une partition aussi capitale, aussi décisive que celle-là ne devrait jamais quitter le répertoire de notre première scène nationale. Où voulez-vous que le public