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MUSIQUES D’HIER ET DE DEMAIN

théâtres nationaux ? Assurément, car aucune partie de l’édifice colossal qui a pour portique le Vaisseau fantôme ne saurait nous rester inconnue. Que les compositeurs français, inquiets à juste titre de cet envahissement, ne s’en prennent point à l’œuvre qui triomphe, mais à ceux qui ont cru pouvoir l’empêcher de triompher. Peine perdue, puisque la beauté, la vérité l’emportent toujours, tôt ou tard, sur la sottise et le mensonge. Si chaque drame de Wagner avait été joué ici à son heure, le champ serait libre aujourd’hui et nos musiciens trouveraient chez eux l’hospitalité et le succès que beaucoup, hélas ! doivent aller chercher au loin. Dure leçon dont feraient bien de profiter, pour se taire et se recueillir, les éternels ennemis de l’art.