Les orfèvres, les tailleurs se précipitent sur les
menuisiers, les serruriers et, des croisées qui
s’ouvrent, les femmes vident cruches et pots sur
la tête des combattants. Walther va en profiter
pour mettre son projet à exécution, mais Sachs
pousse Eva dans les bras de son père et fait rentrer le chevalier dans sa boutique. La trompe du
veilleur de nuit, sonnant au loin, disperse les
bourgeois, et la rue redevient calme tandis que
monte sous le clair de lune un enchantement
d’amour et de tendresse.
L’orchestre, en un prélude de religieuse gravité, nous montre à présent la grandeur d’âme de Sachs. Notre émotion s’accroît lorsque le Maître dit sa haute et sereine philosophie de renoncement et de fraternité. Il faut que Walther reprenne courage et compose sans tarder son poème de concours, car c’est la Saint-Jean et les juges vont se rassembler tout à l’heure. Ce poème de rêve, dont les vers et la musique chantent le paradis légendaire, où près de l’arbre vivant, l’Ève éternelle offre le fruit du bonheur, Sachs l’écrit sous la dictée du chevalier et en laisse le texte sur sa table. Beckmesser, un peu voleur, le prend et le cordonnier sait bien ce qu’il fait en lui permettant de s’en servir. Mais voici Eva qui, dépitée, querelleuse, reproche à Sachs de