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LES MAÎTRES CHANTEURS

ne pas deviner « où le soulier la blesse ». Et pendant que le bonhomme, à ses genoux, arrange la petite chaussure, Walther apparaît, qui tend les bras. « Allons, marche, essaye, te va-t-il maintenant, ce soulier ? » réplique Sachs. Et dans les larmes commence l’adorable cantique qui s’achève en la joie et auquel David et Magdalène apportent leur attendrissement heureux.

En plein air, sur la vaste et libre prairie, aux acclamations de la foule, au bruit des trompettes et des tambours, Walther, poète, non pas seulement d’Eva et de l’amour, mais de tout un peuple et de toute la vie, triomphe, et Beckmesser, ânonnant les strophes sublimes, est hué. La comédie, le drame s’achèvent par une apothéose de prodigieuse majesté. L’art, en la personne de Hans Sachs, est glorifié. Les voix de la nation entière, du monde entier proclament sa puissance impérissable, le bénissent en son éternité de splendeur et de jeunesse.