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SAPHO

plupart du temps, est en jeu et, de son fonds harmonique, jaillit çà et là quelque trait de flûte, de hautbois, de basson adapté à la scène en train, mais non issu de thèmes générateurs. Donc, point de symphonies dessinant des caractères, enveloppant le drame ; la parole notée plus ou moins simplement. On va voir que la pièce, comme je l’ai dit, s’accorde à merveille avec ce système musical.

Après le bref prélude, en la fête travestie donnée par le sculpteur Caoudal, l’étudiant Jean Gaussin rencontre Fanny et se laisse emmener par elle. Des cris, des danses, des rires, et la toile tombe sans que l’orchestre ait eu le temps, comme le romancier l’a fait dans le court et saisissant récit de la montée de l’escalier, par exemple, de résumer l’histoire en en laissant pressentir « la moralité ».

Maintenant, le père et la mère de Jean — l’oncle Césaire et la tante Divonne du livre — venus du clos familial, accompagnés de la petite cousine Irène, installent le jeune homme dans son nouvel appartement de Paris. Les deux enfants roucoulent de tendres duos en évoquant les souvenirs d’autrefois ! Avant de quitter leur fils et de retourner en Provence, les parents prêchent la fidélité au travail sous la vieille lampe protectrice. À peine ont-ils disparu