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Page:Bruneau - Musiques d’hier et de demain, 1900.djvu/164

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MUSIQUES D’HIER ET DE DEMAIN

que Fanny arrive, prend leur place au foyer, chante la chanson de Magali — la vraie, qui est si belle — et le rideau baisse pour la seconde fois.

À Ville-d’Avray, au restaurant Cabassud, Jean et sa maîtresse se trouvent avec Caoudal et sa bande d’artistes et de viveurs. Fanny s’étant éloignée un instant, on raconte à l’étudiant le passé de la jolie fille : Sapho, qui, posant pour tous, peintres, sculpteurs et graveurs, appartint à tous. Un de ceux-là, dont elle eut un enfant, fit un faux, pour ne pas la laisser manquer d’argent ; il fut condamné, et il est encore en prison. Alors la femme, injuriée par son amant, le chasse et traite de canailles les dénonciateurs et les lâches. Jean s’est réfugié chez ses parents, en Provence. Voici enfin un peu de musique. Au loin résonnent les flûtiaux et les tambourins du pays. L’homme est très triste et il n’accepte pas plus les consolations de sa mère qu’il n’écoute les paroles ingénues de la petite cousine Irène. Resté seul, il aperçoit une femme qui accourt. Elle se jette dans ses bras et il est repris, et il va fuir avec Sapho, lorsque Divonne, sévère, l’arrête. Et la femme, désespérée, part seule, tandis que résonnent encore au loin les flûtiaux et les tambourins du pays.

À présent, dans la maison du bonheur mort,