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LA MUSE DE PARIS

ET SON POÈTE

Elle est, il me semble, charmante et significative à la fois l’idée qu’a eue le compositeur M. Gustave Charpentier d’ennoblir l’allégresse de nos fêtes officielles par la beauté d’une virile musique et la grâce d’une jeune femme, de marier sur la plus grande place de Paris les deux poésies suprêmes de notre cité, la poésie radieuse et délicate de l’art et du travail à la poésie hurlante et magnifiquement brutale des foules en joie.

D’abord, le spectacle est joli de la gaie ouvrière des faubourgs, gravement élue « muse » par ses compagnes d’atelier, patronne pour quelques heures de la ville un instant fraternelle, symbolique reine de consolation, d’inspiration, d’espérance et d’amour, qui, interrompant les cla-