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Page:Bruneau - Musiques d’hier et de demain, 1900.djvu/23

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LA VALKYRIE

sa fille Brunnhilde, la plus chérie des neuf Valkyries, ces vierges chargées, comme on sait, de porter au Walhalla les guerriers tués à la bataille. Il lui demandait tout à l’heure de protéger Siegmund dans son combat avec Hunding et lui ordonne maintenant de l’abandonner à son destin. C’est en vain que Brunnhilde se révolte ; elle devra obéir, car la colère du dieu est terrible. Cependant, lorsqu’elle promet à Siegmund qu’il entrera bientôt au Walhalla, divin paradis des âmes heureuses, et que celui-ci refuse de se séparer de Sieglinde, devant une si grande tendresse, son cœur se fond. Quoi qu’il puisse lui en coûter, elle le défendra contre Hunding. Mais Wotan, apparu dans un nimbe resplendissant, brise l’Épée rédemptrice tandis que Siegmund tombe mort.

Au troisième acte, la toile se lève sur la chevauchée des Valkyries. Au sommet d’une montagne rocheuse se réunissent les neuf vierges. Voici Brunnhilde portant Sieglinde et brandissant les deux tronçons du glaive précieux. Sieglinde ne doit pas périr ; en son sein est Siegfried, qui reforgera l’Épée. Et, aussitôt, le thème du héros joyeux, de l’enfant ignorant court dans l’orchestre. Voici Wotan : furieux d’abord et pleurant enfin des larmes d’une infinie désolation, le dieu proclame la sentence qui sera