Page:Bruneau - Musiques d’hier et de demain, 1900.djvu/24

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
14
MUSIQUES D’HIER ET DE DEMAIN

pour lui l’effroyable châtiment. Brunnhilde, la plus chérie de ses filles, doit être punie de sa désobéissance ; entourée d’une barrière de flammes, déchue de sa divinité, elle dormira jusqu’au moment où un héros, franchissant l’obstacle, viendra la réveiller. Ah ! la mélodie qui s’élève alors et qui chante, en sa prodigieuse ampleur, l’immense et suprême embrassement ! Ah ! la gravité si émue des dernières paroles, bientôt étouffées sous le motif tortueux de Loge, dieu du feu ! Et l’épanouissement de l’incendie final, traversé par le thème si fier de Siegfried, futur libérateur de la Valkyrie, et l’évanouissement de ces sonorités féeriques, tandis que la lente descente du rideau nous arrache au plus sublime des spectacles !…

Les aventures de Siegfried, son combat contre Fafner pour lui prendre l’Anneau, sa conquête de Brunnhilde, sa mort, la restitution de l’Or maudit aux filles du Rhin par la Valkyrie, rédemptrice divine et humaine épouse, pendant que la fin des dieux s’accomplit et que le règne de l’homme commence en la sublimité de l’Amour purificateur, tels sont les événements qui, dans les deux derniers drames, hâteront la conclusion de l’Anneau du Nibelung.