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MUSIQUES D’HIER ET DE DEMAIN

toutes les espèces. Un ballet manquait au catalogue des œuvres de M. Saint-Saëns et Javotte est née.

Tant de récoltes si abondantes et si dissemblables ne pouvaient, à y regarder de près, être également bonnes. Au hasard des saisons, il y en eut de qualité superbe et d’autres moins heureuses. Aucune de ces récoltes ne fut à dédaigner et, quant à la dernière, je me garderai bien d’en faire fi.

Nous y trouvons Javotte. L’auteur, sous la forme de l’interview, a déclaré que son ballet n’était qu’un « amusement ». Un amusement, soit, mais un amusement rare et exquis. Il commence en pleine fête de village. Sur la place, devant l’église, paysans et paysannes se trémoussent aux sons d’un orchestre de vivacité extrême, de grand entrain. Un motif comiquement boiteux, grotesquement canonique retentit, annonçant le père et la mère de Javotte, à la recherche de leur fille qui s’est enfuie de la maison. Les deux vieux rencontrent le garde champêtre, personnifié musicalement par le « Brigadier, vous avez raison » de la chanson, et se lancent avec lui à la poursuite de l’enfant. Mais celle-ci accourt et se jette dans les bras de Jean, son amoureux, qui l’attendait. Sur un thème charmant, de tendresse juvénile d’abord, puis