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II
AVANT-PROPOS

qu’elles marquent chacune un point de départ en même temps qu’un point d’arrivée, des ouvrages inédits ont paru, que l’on a applaudis ou discutés, des ouvrages classiques ont reparu que l’on a généralement accueillis avec une extrême faveur. Des maîtres ont ou presque ou complètement renoncé à la scène. M. Ernest Reyer, par exemple, l’admirable et robuste poète de la Statue, de Sigurd et de Salammbô, s’est noblement retiré en la tour d’ivoire que lui a bâtie l’universel respect et M. Camille Saint-Saëns, s’en tenant à ses partitions anciennes et principalement à son superbe Samson, n’a plus écrit pour le théâtre que deux amusettes, d’ailleurs exquises. Des étrangers nous ont apporté leurs productions, nos jeunes compositeurs sont entrés dans la lutte, et le mouvement a été incessant.

Les faits qui l’ont motivé sont consignés dans ce livre. Il ne s’agit pas ici de longues études sur les hommes et les œuvres, mais d’impressions brèves recueillies au jour le jour et notées librement, fidèlement, passionnément aussi, car l’auteur aime son art. L’évolution wagnérienne a occupé la seconde moitié du XIXe siècle. Elle s’achève avec lui et d’autres batailles s’engage-