Page:Brunet - Evangiles Apocryphes, 1863.djvu/192

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pourrons connaître à qui elle doit être confiée à garder. » Ce discours plut à la synagogue, et les prêtres tirèrent au sort les noms des douze tribus d’Israël, et le sort tomba sur la tribu de Judas, et le grand-prêtre dit le lendemain : « Que quiconque est sans épouse vienne et qu’il porte une baguette dans sa main. » Et il se fit que Joseph vint avec les jeunes gens et qu’il apporta sa baguette. Et lorsqu’ils eurent tous remis au grand-prêtre les baguettes dont ils s’étaient munis, il offrit un sacrifice à Dieu, et il interrogea le Seigneur, et le Seigneur lui dit : « Apportez toutes les baguettes dans le Saint des Saints, et qu’elles y demeurent, et ordonne à tous ceux qui les auront apportées de revenir les chercher le lendemain matin, afin que tu les leur rendes. Et il sortira de l’extrémité d’une de ces baguettes une colombe qui s’envolera vers le ciel (7), et c’est à celui dont ce signe distinguera la baguette que Marie devra être remise à garder. » Le lendemain, ils vinrent tous, et le grand-prêtre, ayant fait l’offrande de l’encens, entra dans le Saint des Saints et apporta les baguettes. Et lorsqu’il les eut distribuées toutes, au nombre de trois mille, et que d’aucune d’elles il n’était sorti de colombe, le grand-prêtre Abiathar se revêtit de l’habit sacerdotal et des douze clochettes, et, entrant dans le Saint des Saints, il offrit le sacrifice. Et, tandis qu’il était en prières, l’Ange lui apparut, disant : « Voici cette baguette très-petite que tu as regardée comme néant ; lorsque tu l’auras prise et donnée, c’est en elle que se manifestera le signe que je t’ai indiqué. » Cette baguette était celle de Joseph, et il était vieux et d’un