Page:Brunet - Evangiles Apocryphes, 1863.djvu/53

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accourue des parties méridionales, entre promptement, et accomplis les ordres que t’a donnés mon Père. Aie soin surtout de mon père Joseph, comme tu conserverais la lumière qui éclaire tes yeux ; car c’est à lui à qui je dois la vie suivant la chair, et il a eu souvent à supporter des tribulations pour moi pendant mon enfance, fuyant d’un lieu dans un autre pour éviter les embûches d’Hérode ; j’ai reçu de lui des instructions comme tous les enfants en reçoivent de leurs parents pour leur utilité. » En ce moment Abbaton entra, et prenant l’âme de mon père Joseph, il la retira du corps qu’elle avait animé. C’était à l’heure où le soleil est prêt à se montrer sur l’horizon, le 26 du mois Épiphi, en paix. La vie entière de mon père Joseph a été de cent onze ans. Après quoi, Michel saisit les deux bouts d’un tapis de soie d’un grand prix, Gabriel prit les deux autres extrémités, et, embrassant de leurs étreintes l’âme de mon père Joseph, ils la placèrent dans ce tapis. Personne de ceux qui siégeaient auprès du mourant ne s’aperçut qu’il avait cessé de vivre, non plus que ma mère Marie. Je prescrivis alors à Gabriel et à Michel de veiller sur l’âme de mon père Joseph, et de la défendre des monstres ravissants qui allaient se trouver sur son passage. J’ordonnai aussi aux anges incorporels de la précéder en chantant des hymnes, jusqu’au moment où ils l’auraient conduite dans les cieux auprès de mon Père bon.