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pularité dont a joui cet Évangile, en Égypte surtout, lorsque l’on réfléchit que c’est en Égypte même que se passent la plupart des faits qu’il relate. Les Coptes ont possédé un grand nombre d’ouvrages relatifs à ces mêmes événements ; Assemani mentionne dans sa Bibliothèque orientale (t. II, 517, t. III, P. I, 286 et 641), une histoire de la fuite de la sainte Vierge et de saint Joseph en Égypte, faussement attribuée à Théophile d’Alexandrie.

Un prélat égyptien, Cyriaque, évêque de Tabenne, se distingua par l’empressement qu’il mit à recueillir et à propager ces légendes si propres à charmer des auditeurs peu éclairés, mais de bonne foi ; la bibliothèque du Roi possède de lui deux copies d’une histoire de Pilate et deux sermons (manuscrit arabe, no 143), dont le savant Sylvestre de Sacy, dans une lettre adressée à André Birch, et que celui-ci a publiée (Copenhague, 1815), a donné une analyse curieuse ; on ne sera pas fâché de la retrouver ici.

Le premier de ces deux discours a pour objet de célébrer le jour où J. C. enfant accompagné de la sainte Vierge, de Joseph et de Salomé, au moment de sa fuite en Égypte, s’arrêta au lieu nommé, aujourd’hui le monastère de Baisous, situé à l’est de Banhésa. Le jour est le 25 du mois de Paschous. Suivant cette légende, l’enfant Jésus fit en ce lieu un grand nombre de miracles ; entre autres choses, il planta en terre les trois bâtons d’un berger et de ses deux fils, et sur-le-champ, ces bâtons devinrent trois arbres couverts de fleurs et de fruits, qui existaient encore du temps de Cyriaque. Cyriaque prétend avoir appris toutes ces parti-