Page:Brunet - Le mariage blanc d'Armandine, contes, 1943.djvu/183

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Du collège, je revenais toujours avec Maurice Godin. Nos camarades prétendaient que nous étions inséparables. Ce n’était pourtant que le hasard du quartier qui nous avait réunis. Ensuite, j’aimais Maurice Godin, parce qu’il me semblait hardi, qu’il riait avec les filles, qu’il flirtait déjà, qu’il avait toujours une cravate neuve et que sa chevelure restait lissée à la pommade. Godin impressionnait ma timidité et ma gaucherie. Mes lectures lui faisaient illusion, et puis mon père était un professionnel.

Le sien n’était que commis dans un petit magasin. Ce n’est du reste qu’assez tard que je le sus, mon ami Godin parlant assez volontiers de sa mère, la nièce des Corbeil, « les Corbeil de la quincaillerie », la cousine de