Page:Brunet - Le mariage blanc d'Armandine, contes, 1943.djvu/67

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Cet homme sans enfant reprenait le temps perdu.

Comme il n’était pas aisé de convaincre sa femme, après avoir mûrement délibéré, il la persuada d’aller passer une semaine à la campagne, chez des parents. Au départ, elle était inquiète :

— Tu feras pas de folies, toujours ?…

— Quelles folies ? C’est toi qui es folle de penser de même…

— Je te connais.

Elle lui lança un regard qui lui ferma les yeux. Son binocle en tomba.

Quand elle revint, elle sut tout, en entrant. Le petit criaillait.

— Je me l’étais bien dit, j’en avais le pressentiment.

Il était trop tard, et ils durent élever l’enfant, l’enfant qui fut la punition de monsieur Lapointe.

Ce Paul, son Paul, fut d’abord un enfant comme les autres. C’était un enfant dont les parents adoptifs avaient dû se séparer et il avait déjà trois ans lorsqu’on l’amena chez monsieur Lapointe. Tout alla bien jusqu’à la mort de madame Lapointe, survenue lorsque