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DE PHILIPPE

monde », elles répondent : « Tout est dans l’intention. » L’intention de Claire était fort pure. Justifiait-elle ses moyens ?

Les enfants étaient là, sur pied de guerre aussi. Elle leur avait parlé des cadeaux que Philippe leur apporterait et, comme il les embrassait, elle leur dit :

— Mon oncle (ils l’appelaient mon oncle) est parti trop vite pour vous choisir des présents… il a pensé quand même à vous donner de l’argent pour des bonbons…

Et elle courut dans la chambre voisine chercher un billet de banque :

— Allez à la pharmacie acheter une grosse boîte de chocolat… Et dites merci à mon oncle… Il est gentil, mon oncle…

Philippe était confus, il rougissait. Elle souriait si aimablement que Philippe était sûr qu’il n’y avait aucune méchanceté dans ce mensonge. Elle voulait le faire aimer des enfants, et, ce soir, elle acceptait tout.

— Vous me remettrez ça, un autre jour… J’ai fait attendre les enfants pour que vous les voyiez… À sept heures, j’irai les conduire au train… Je connais le chef qui en prendra soin jusqu’à la ville, où grand’mère les gardera pendant trois jours… Grand’mère aime tant ses petits-enfants…

Claire avait donc fait beaucoup pour Philippe, elle qui ne se séparait jamais de ses