dire que le labeur de sa vie ne s’est employé qu’à essayer d’expulser le christianisme de l’histoire et Dieu de la nature ; qu’il a travesti la vérité quand il a prétendu le contraire ; et que sa « religion », comme celles des Grecs, n’est que l’adoration de la volupté, — qu’on appelait Cypris quand elle était le plaisir des sens, et Pallas Athéné quand elle était la joie de l’esprit, — il faut enfin le savoir, et le dire, et se prononcer quand on l’a dit.
L’œuvre et l’influence de Renan, prises de haut, dégagées du réseau des subtilités sous lesquelles son insincérité naturelle s’est complu à les dissimuler, ont été bonnes ou elles ont été mauvaises. Il n’y a pas ici de distinction à faire, de nuances à discerner, ni, comme on dit, de « milieu » à tenir. Je ne sais pas ce que c’est que « le ciel des âmes pures » ou « la royauté de l’esprit » ; et Renan lui-même ne l’a pas su. Je ne sais pas comment nous pourrions être chrétiens sans l’être, et, « en nous détachant de toute la tradition chrétienne qui nous a précédés ». Je ne sais pas ce que c’est que « Cora », « Promachos », « Ergané », si ce ne sont les faux noms dont j’habille l’idolâtrie de ma propre