Page:Brunetière - Cinq lettres sur Ernest Renan, 1904.djvu/16

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souhaitaient « pacifique », c’est nous qui en aurions fait une occasion de désordre. On ne saurait, sans doute, plus ingénument trahir son dessein, — le fanatisme n’ayant rien d’incompatible avec la sottise, — et si quelque part, en France ou à l’étranger, quelques souscripteurs avaient pu se méprendre à la « haute signification » des fêtes de Tréguier, les voilà maintenant avertis ! A la place des « Bleus de Bretagne », j’aurais voulu montrer plus de franchise.

Cependant, et tandis qu’à l’abri de Renan, « le grand penseur breton », les « Bleus de Bretagne » témoignaient ainsi de la solidité de leur fanatisme, et, si je l’ose dire, de l’induration de leurs haines, il vous a paru. Monsieur, qu’il nous appartenait, à nous, ses adversaires, de faire quelque chose pour l’auteur de la Vie de Jésus. Vous avez cru que, tandis qu’à Tréguier, dimanche prochain, ils en charbonneraient la caricature, on pouvait se proposer d’en tracer un portrait plus ressemblant, et vous m’avez fait l’honneur de me demander si j’en accepterais la tâche.