a su, de plus qu’eux, un peu d’histoire et un peu d’hébreu, ce surcroît d érudition ne lui a servi qu’à se former de la « Science » une idée un peu plus fausse, en confondant les résultats toujours conjecturaux des sciences historiques, avec ceux des sciences expérimentales.
Car c’est ici le troisième et le dernier article
nir ne vaut », dit un commun proverbe. Fécondes en « distinctions », les questions religieuses ne comportent guère de « nuances ». C’était ce qu’avait fait observer à Renan, dans le passage que nous avons cité (Cf. ci-dessus, p. 20), l’honnête Silvestre de Sacy : c’est ce que lui faisait observer, avec un peu plus d’aigreur, en 1864, le traducteur des écrits de Feuerbach ; et finalement c’est ce qu’il arrivait lui-même à reconnaître, dans cette page de son Marc-Aurèle :
« Lucien, y dit-il, fut la première apparition de cette forme du génie humain dont Voltaire a été la complète incarnation, et qui, à beaucoup d’égards, est la vérité. L’homme étant incapable de résoudre sérieusement aucun des problèmes métaphysiques qu’il a l’imprudence de soulever, que doit faire le sage au milieu de la lutte des religions et des systèmes ? S’abstenir, sourire, prêcher la tolérance, l’humanité, la bienfaisance sans prétention, la gaîté. Le mal c’est l’hypocrisie, le fanatisme, la superstition, et substituer une superstition à une superstition, c’est rendre un mauvais service à la pauvre humanité. Le remède radical est celui d’Épicure, qui tranche du même coup la religion, et son objet, et les maux qu’elle entraîne. »
Voilà du moins qui est franc ! Je demande seulement en quoi cette conclusion, qui est bien celle de Renan, diffère de celle de Voltaire ? et ce que sont devenues les prétentions d’antan, celles que l’auteur des Études d’histoire religieuse formulait en ces termes : « Loin de chercher à affaiblir le sentiment religieux, je voudrais contribuer en quelque chose à l’épurer et à l’élever » ?