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CINQUIÈME LETTRE

Dinard, 16 septembre 1903.

Monsieur,

Si je n’avais entrepris que de faire un éloge… académique, ou de tracer un portrait littéraire d’Ernest Renan, je n’aurais plus, sans doute, après avoir successivement parlé du philosophe, du moraliste, et de l’historien, et les avoir caractérisés de mon mieux, qu’à préciser maintenant la nature de leur influence ; — et voici ce que je dirais.

J’exprimerais d’abord mon regret de ne pouvoir parler comme je le voudrais de l’hébraïsant, et, tout de suite, je vous ferais observer que ce regret même est une espèce d’opinion. Quels services Ernest Renan, professeur de langue et de littérature hébraïques au Collège de France, a-t-il rendus à la philologie sémitique ? On le saurait, je le saurais, s’ils étaient éminents ! Car je ne suis pas non plus, hélas ! un indianiste ni un sinologue, et cependant, si l’on me deman-