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Page:Brunetière - Discours de réception, 1894.djvu/101

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de m. le comte d’haussonville.

derniers. Vous intervenez dans ce conflit. Mais pour quoi faire ? C’est pour livrer à la science, vous, l’homme de lettres par excellence, les clefs de la province littéraire. De cette province jusqu’à présent la science s’était médiocrement souciée. Ce qui s’y passait était, à ses yeux, jeux d’esprit. Et voilà, si l’on doit vous en croire, que ces jeux seraient des phénomènes, ces phénomènes seraient régis par des lois ; et il faudrait appliquer à leur étude les méthodes de l’histoire naturelle. J’y éprouve une répugnance invincible et je la crois justifiée par une objection sérieuse ; c’est qu’entre les opérations de la nature et celles de l’homme il n’y a point similitude de procédés. Que les espèces animales évoluent suivant des lois fatales, je m’incline devant ceux qui l’enseignent, tout en me demandant s’ils en sont absolument sûrs ; mais que les genres