Aller au contenu

Page:Brunetière - Discours de réception, 1894.djvu/106

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
102
réponse

l’Odéon, cependant toute remplie, vous avez résumé en quinze séances, j’allais dire l’histoire, mais, pour vous être agréable, je dirai l’évolution, du Théâtre français. C’est là que, pour la première fois, le grand public a appris que vous étiez orateur, car vous l’êtes, Monsieur, et au plus haut point. Vous avez l’accent, le geste, l’émotion contenue qui n’enlève rien à la clarté de la pensée ; et, par-dessus tout, cette chaleur qui, peu à peu se communiquant de celui qui parle à celui qui écoute, finit par les enflammer d’une ardeur commune. Votre phrase parlée s’allège et se vivifie ; elle arrive nette à l’oreille ; elle pénètre dans la pensée ; elle subjugue, elle entraîne, et, quoi que vous puissiez dire, on finit par croire que vous avez raison. N’est-ce pas là le vrai triomphe de l’éloquence ?

Ce public que vous avez conquis vous suit