Page:Brunetière - Discours de réception, 1894.djvu/108

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
104
réponse

fiance à votre esprit que dans votre leçon de clôture vous avez cru pouvoir prédire par voie d’induction ce que sera et ce que ne sera pas la poésie française au XXe siècle. Ne craignez pas, Monsieur, que j’engage une nouvelle dispute sur ce point, où vos renseignements me paraissent beaucoup plus précis que les miens. Vous affirmez en effet qu’en l’an 1901 et suivants la poésie cessera d’être individuelle pour devenir scientifique. Cela est bien possible, à moins que ce ne soit précisément le contraire, et qu’elle ne tourne à être religieuse et mystique. En réalité nous n’en savons rien ni l’un ni l’autre. Elle sera ce que la feront les poètes qui ne sont pas encore nés. Souhaitons qu’il en naisse ; c’est assez ; en dépit de l’évolution ils seront tout ce qu’ils voudront.

À ce même public qui vous est fidèle et auquel il a fallu, par une exception singu-