Aller au contenu

Page:Brunetière - Discours de réception, 1894.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
9
de m. ferdinand brunetière.

d’un sonnet célèbre, et, quand il le citait, sa physionomie mobile s’animait d’un sourire légèrement ironique. Grand admirateur et ami de Chateaubriand, avait-il, comme René, désiré les orages ? les avait-il traversés peut-être ? Quelles épreuves avait-il subies ? celles de la passion ? ou plutôt celles du doute ? Personne au monde n’en a jamais rien su. Sa politesse un peu dédaigneuse arrêtait les questions sur les lèvres, et ses manières aristocratiques, — plus voisines de la brusquerie d’Alceste que de la condescendance universelle de Philinte, — eussent défié tranquillement l’interrogante subtilité du plus adroit des interviewers… Causeur charmant, étincelant quand il le voulait bien,

Dont il parlait des traits, des éclairs et des foudres,

M. John Lemoinne ne disait jamais qu’exac-