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Page:Brunetière - Discours de réception, 1894.djvu/14

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discours

tement ce qu’il lui plaisait de dire, et quand il l’avait dit, se retirant en soi, s’y renfermant et s’y taisant, les plus ingénieuses provocations ne l’en eussent pas fait sortir.

Est-ce pour cela qu’ayant cherché dans son œuvre quelques renseignements sur lui, je n’y en ai pas découvert ? Sans doute, ne livrant de lui-même que son esprit à ses amis, il n’aura cru devoir que ses opinions au public. Et, à cet égard, Messieurs, si les parallèles étaient encore à la mode, on ne saurait guère imaginer, bien que tous deux nourris dans la même maison, d’homme plus différent de son ami, confrère, et prédécesseur parmi vous, Jules Janin. Les lecteurs de Janin étaient ses confidents. Ce gros homme les entretenait volontiers de lui-même, étant, je crois, l’objet qui l’intéressait le plus au monde ; et comme il en