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de m. ferdinand brunetière.

théâtres pour courir aux cafés-concerts, oh ! alors, Messieurs, c’est alors que la guerre éclaterait ;… et à Dieu ne plaise que je la provoque ! Me permettrai-je d’insinuer seulement qu’au temps de M. John Lemoinne la presse n’était pas tout à fait ce qu’elle est aujourd’hui ? Quoique ce soit bien de l’audace encore, on ne peut pas toujours reculer ; et, en vérité, Messieurs, je croirais trahir la mémoire de mon prédécesseur si je n’insistais un moment sur ce point.

De son temps donc, pour devenir journaliste, il fallait quelque étude et d’assez longues préparations. La connaissance de l’histoire, celle d’une ou deux langues étrangères, la connaissance des intérêts généraux de la politique européenne, une certaine expérience des hommes, une instruction littéraire étendue, telles étaient les moindres qualités que réclamaient de leurs collaborateurs le journal