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de m. ferdinand brunetière.

Mais, puisque nos journalistes s’étonnent volontiers qu’on ne leur fasse pas dans l’histoire de la littérature une place plus large,… puisque même ils s’en plaignent,… ne me laisserez-vous pas leur en signaler quelques-unes des raisons, dont la principale est celle-ci, qu’on ne saurait servir deux maîtres ni faire comme il faut deux choses à la fois ?

Ils ne se trompent certes pas, — je m’empresse de leur en donner acte, — quand ils croient qu’ils n’écrivent pas plus mal, ou qu’ils écrivent mieux que beaucoup d’hommes qui se disent de lettres : j’en appelle aux lecteurs de Ponson du Terrail et de Pigault-Lebrun ! Pour les incorrections qui leur échappent dans la rapidité d’une improvisation continue, les néologismes dont ils abusent, les métaphores inattendues qu’on leur a si souvent reprochées, je n’y