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Page:Brunetière - Discours de réception, 1894.djvu/53

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de m. ferdinand brunetière.

gence a vraiment balancé dans l’estime publique celui de la naissance et celui de l’argent. Grâces en soient rendues ! comme à Voltaire lui-même, à tous les écrivains qui, pour maintenir parmi nous cet heureux équilibre, si nécessaire à tout le monde, ont imité son ordre et son économie ! Mais ne devons-nous pas aussi quelque reconnaissance aux autres, à tous ceux qui ne se sont souciés ni de richesses, ni de places ; qui se seraient crus en vérité moins libres, s’ils s’étaient mis dans la dépendance de leur propre fortune ; qui n’ont enfin voulu devoir qu’à eux-mêmes, à eux seuls, toute leur considération ; et leur exemple n’a-t-il pas bien son prix ? Tel fut M. John Lemoinne, et vous Messieurs, qui l’avez connu, vous savez si je dis vrai quand je loue son désintéressement mais surtout, vous savez, si j’en avais moins loué, quel tort j’eusse fait à sa mémoire.