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de m. le comte d’haussonville.

paroles assez rudes, du moins il n’y en avait aucune qui fût de nature à jeter dans le découragement, et qui n’inspirât au contraire le désir de recommencer et de mieux faire. Sa tyrannie, d’ailleurs, ne s’exerçait que sur la forme, et jamais il ne portait atteinte à la pensée pourvu qu’elle s’exprimât en termes modérés. Cette double tradition de la modération et de l’hospitalité sous toutes ses formes que François Buloz avait léguée à la Revue y a été fidèlement suivie pendant quinze ans. C’est à vous, Monsieur, qu’il appartiendra de la perpétuer désormais. Ceux qui ont jeté sur vos épaules ce lourd fardeau ont cru apercevoir chez vous, en plus du discernement littéraire, quelques-unes des qualités éminentes qu’on a si justement reprochées à M. Buloz ; c’est-à-dire la trempe du caractère, le dédain des recommandations et au besoin une certaine vigueur