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Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/114

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lui : » c’est madame Surville, dans sa notice sur son frère, qui s’exprime ainsi. Mais lui-même, à son tour, dans une lettre à madame Hanska, du 20 janvier 1838 : « Suë est un esprit borné et bourgeois, incapable de comprendre une telle grandeur [celle de Louis XIV et de son temps], lui qui ne vit que des miettes du mal vulgaire et banal de notre pitoyable société actuelle. Il s’est senti écrasé à l’aspect gigantesque du grand siècle, et s’est vengé en calomniant l’époque la plus belle, la plus grande de notre histoire, dominée par la puissante et féconde influence du plus grand de nos rois. » C’est ainsi qu’on peut toujours contester ou discuter la valeur historique d’un roman « historique ; » et qui sait si la Catherine de Médicis de Balzac, dans le Secret des Ruggieri, est plus vraie que le Louis XI de Walter Scott, en son Quentin Durward, ou le Louis XIV d’Eugène Suë en son Latréaumont ? Je me garderais bien d’en répondre.

Mais un roman contemporain, dans lequel même le romancier ne se sera pas proposé de peindre les mœurs de son temps, et encore moins de les « satiriser », mais tout simple-