ment de conter une histoire, et de « plaire », comme disait Molière, sans autre ni plus ambitieuse intention, ce roman, quelle qu’en soit la valeur à tous autres égards, et quand elle serait nulle, aura toujours et nécessairement quelque valeur historique ou documentaire ; et, par exemple, tel est le cas des romans de celui que l’on a quelquefois appelé le « meilleur des élèves » de Balzac, Charles de Bernard du Grail, l’auteur de la Femme de Quarante ans. La raison en est que l’on ne saurait « plaire » à ses contemporains, sans flatter leurs goûts de quelque manière (on sait qu’il y a moyen de les flatter, même en les contrariant, ou en en ayant l’air), et comment les contrarierait-on ou les flatterait-on sans les exprimer ? Il n’y a donc pas de roman contemporain qui ne soit, en quelque mesure, un « document » sur l’esprit de son temps ; qui n’en témoigne ou qui n’en dépose, indépendamment même de toute intention du romancier ; et, en ce sens, il ne semblera pas que ce soit faire un grand éloge des romans de Balzac que d’en louer la valeur historique ou documentaire.
Mais il faut distinguer ! Pas plus en histoire