Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/118

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c’est toute une « géographie de la France » que l’on trouve, une géographie pittoresque et une géographie animée. Aussi, plusieurs de ses descriptions de villes et de provinces sont-elles justement demeurées célèbres, comme la description de la petite ville de Guérande, par exemple, dans Béatrix, ou celle du pays de Fougères, dans les Chouans. Rappelons encore, tout au commencement de la Recherche de l’Absolu, ce que l’on pourrait appeler l’analyse, plutôt que la description, des mœurs flamandes ; et, s’il est permis d’en faire incidemment la remarque, n’hésitons pas à y reconnaître les premiers linéaments d’une méthode qui deviendra celle de l’historien de la Peinture flamande, le malencontreux Alfred Michiels, et celle même de l’illustre historien de la Littérature anglaise. Mais on verra mieux, un peu plus loin, tout ce que la critique de Taine doit au roman de Balzac.

C’est qu’aux yeux de Balzac, la description romanesque, — très différente en ce point, et en plusieurs autres, de la description poétique, — n’existe pas en soi, ni pour elle-même, comme, par exemple, les descriptions de Victor