Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/119

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Hugo dans Notre-Dame de Paris. La description poétique, et surtout la description romantique, est à soi-même sa raison d’être et son but, son moyen et sa fin. Nous-mêmes, nous n’y demandons au poète que de s’exalter sur le thème qu’il lui a plu de choisir ; et peu nous importe, après cela, que le principe de cette exaltation soit dans la beauté du thème, ou dans l’intensité de son émotion personnelle ! Mais les descriptions de Balzac ont toujours quelque raison d’être en dehors d’elles-mêmes ; et cette raison d’être, aux yeux ou dans l’intention de Balzac, étant toujours explicative des causes qui ont façonné dans le cours du temps les êtres ou les lieux, les descriptions de Balzac, rien qu’à ce titre, sont donc toujours historiques. On peut d’ailleurs les trouver quelquefois moins « explicatives » qu’il ne les a crues lui-même, et, alors, en ce cas, un peu longues, pour ne pas dire interminables. Toutes ses révoltes contre cette critique ne le défendront pas de l’avoir plus d’une fois méritée. Car, théoriquement, il est possible que nous ne soyons rien de plus que les créatures de l’air ambiant ou du milieu natal ; et on ne pense pas, on ne sent pas sur-