dédaigneuse, n’en est pas moins, à mon sens, un de ses chefs-d’œuvre ; et il ne suffit pas, pour l’avoir condamné, de l’avoir appelé un « roman policier » : l’exécution est trop sommaire. On a toujours aimé les « histoires de brigands », non seulement en France, mais dans toutes les littératures ; et qu’est-ce donc que les Misérables, dont je vois les mêmes juges faire une si singulière estime, sinon un « roman policier » ? En est-il pour cela plus mauvais ? Ou, par hasard, le drame ou le roman d’une conspiration ne serait-il donc « littéraire », qu’autant que la conspiration daterait pour le moins du temps de Louis XIII ? et cesserait-il de l’être pour devenir ce que l’on appelle un peu méprisamment « policier » quand c’est la vie de Napoléon qui s’y joue ? Voilà de bien singulières distinctions !
Pour nous, indépendamment de l’intérêt propre de l’intrigue, et de l’originalité de quelques caractères, tels que celui du régisseur Michu et de Laurence de Cinq-Cygne, il y a trois choses, dans Une ténébreuse Affaire, qui mettent ce roman au premier rang de l’œuvre de Balzac. Je ne sache pas d’abord que, nulle