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Page:Brunetière - Honoré de Balzac, 1906.djvu/129

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Que dirai-je maintenant de César Birotteau [1837] et où trouverons-nous un tableau plus vivant des premières années de la Restauration ? Le titre du roman, à lui tout seul, ne résume-t-il pas déjà toute une époque : Grandeur et Décadence de César Birotteau, marchand parfumeur, adjoint au maire du IIe arrondissement de Paris, chevalier de la Légion d’honneur ? Si d’ailleurs on a cru pouvoir dire d’Une ténébreuse Affaire qu’il fallait être presque magistrat pour en suivre l’intrigue, c’est une critique ou un éloge que l’on ne saurait faire de César Birotteau, attendu que le roman est de ceux où l’on pourrait soutenir qu’il ne se passe exactement rien ; et, sans aucun doute, avant la révolution opérée par Balzac dans le roman, on l’eût dit ! César Birotteau, ayant inventé la double Pâte des Sultanes et l’Eau carminative, fait fortune ; puis, pour avoir voulu aller trop vite, César Birotteau se ruine ; et, en vérité, c’est tout le roman. Comment, d’un pareil sujet, où pas plus qu’il n’y a d’intrigue, pas plus il n’y a de caractères qui sortent de l’ordinaire ni presque du commun ; où l’on ne voit point de violentes passions déchaînées, où l’amour